Les Pyrénées et moi
J’aime peindre « mes Pyrénées » et tout particulièrement la haute vallée de l’Adour, habitée de gens remarquables par leur histoire, leur ingéniosité, leur ténacité à vivre dans des conditions difficiles mais qu’ils aiment perpétuer, pour « vivre vrai ».
J’ai retrouvé chez ces gens qui ont « fait » la haute vallée dans toute sa beauté, entretenu cette harmonie de la vallée « jardin » avec la haute montagne sauvage, l’esprit et les valeurs de mes origines, les attitudes de mes parents et grands-parents, petits paysans. Vivre pour Etre.
Toute la moyenne montagne est sillonnée de petits sentiers, quadrillée de murs de pierres levées une à une, irriguée d’innombrables rigoles, parsemée de granges typiques, autant de témoignages d’une vie intense et laborieuse qu’aujourd’hui on qualifie de trop difficile, d’inhumaine…
Est-ce l’excuse qu’on se donne pour éviter le regard des quelques derniers qui l’ont vécue ? L’abandon a pris le dessus.
Reconstruire est difficile, mais mes pinceaux et mes couleurs s’y essaient, pour redonner les formes et les sentiments, pour revivre un moment, retrouver une ambiance, une idée, un souvenir, une lumière, un mot…
« l’odeur des foins en Bigorre, plus grisante que tous les parfums, que je reconnaîtrais au bout du monde, en fermant les yeux…le tintement des clochettes des moutons de mon enfance, l’aboiement d’un chien de berger, le grincement de l’essieu d’un char de foin, rentrant le soir au village, le goût d’une bouchée de gâteau à la broche, régal des dieux… » Paul Guth